Le bogolan : origine 

 Les origines du bogolan viennent de Bélédougou, région centrale du Mali devenu le principal pôle de production où les artistes sont réputés pour leur savoir-faire et la qualité de leurs œuvres.

Au départ, seules les femmes confectionnaient des bogolans, ce qui leur permettait  d'aider  de façon substantielle  leurs foyers.

A l'époque, le bogolan jouait un rôle dans les étapes marquantes de la vie : mariage, naissance et mort. Le groupe des chasseurs l'utilisaient aussi. 

D'autres groupes le choisissaient pour des raisons purement esthétiques.

De nos jours, le bogolan a pris de l'ampleur, il est pratiqué un peu partout dans les pays comme le Burkina Faso, la Guinée, le Tchad….Il évolue sans cesse grâce à l'imagination de tous les artistes.

 

 

les matières premières du Bogolan

 

 

Les principales matières premières sont :

la terre ou bogo,

le fixateur ou galama,

le pollueur ou bagana. 

 

 

 

Le fixateur : 

Appelé en Dioula GALAMA, Il résulte de la macération de feuilles utilisées comme médicament dans la pharmacopée africaine. C'est le produit de cette macération qui  donne une coloration jaune et sert de mordant favorisant l'imprégnation des fibres par la teinture d'argile.

Le pollueur :

Appelé BAGANA en Dioula, il est également utilisé dans la pharmacopée. C'est lui qui permet à la terre de donner la couleur noire que l'on peut voir sur les Bogolan.

La terre :

La terre ou BOGO est une argile ferrugineuse qu'on ramasse dans le lit d'un marigot bien précis et connu seulement des personnes pratiquant le bogolan. On ne peut le prélever que lorsque le marigot est tari, c'est à dire en saison sèche. Cette argile, parfois additionnée de feuilles broyées, permet d'intensifier la teinte noire.

les couleurs du Bogolan

 

 

 

 

Les couleurs du Bogolan sont :

Le noir ou finma,

le blanc ou guêma,

le rouge ou blenma,

le marron ou fin dji,

le jaune ou néréma.  

 

Le noir est obtenu par la fermentation de la terre mélangée au pollueur et aux feuilles.

Le blanc est obtenu grâce à la soude caustique.

Pour avoir le jaune, on utilise une  solution obtenue en mélangeant le jus des feuilles à de la cendre.

Le marron est obtenu par l'addition de terre à la solution de jus de feuilles et de cendre.

Pour obtenir le rouge, on bout l'écorce du raisin sauvage et la potasse.

Les couleurs du bogolan sont toutes obtenues, de façon traditionnelle, à partir de produits naturels.

Le blanc peut faire exception, on utilise la soude caustique ou encore, un mélange de savon et d'eau de Javel.



le travail sur le tissu ou fani

Le Bogolan est la création de tous.

Des hommes tissent le coton blanc de culture locale pour en faire de longues bandes de tissu  appelées en dioula  finimugu  qui seront vendues en gros rouleaux sur les marchés. Avant de travailler sur l'étoffe, il faut coudre ensemble plusieurs bandes selon son choix,  en écharpe, en pagne, tapis, drap……

 

Pour procéder au dessin, il y deux méthodes  de travail :

le trempage et le dessin avec le fixateur

 

Le trempage :

Cette méthode consiste à tremper le tissu dans le galama ou fixateur, cette macération de feuilles dont nous avons parlé précédemment. Il faut ensuite laisser le tissu ainsi imprégné sécher à plat avant d'appliquer la première couche de boue.

Quand le tissu est sec, on procède au dessin préparatoire, c'est à dire au dessin des motifs choisis, à l'aide d'un crayon ou d'une craie ; puis seulement on applique la première couche de boue avec des pinceaux ou des tiges fines de bambou.

L'application de cette première couche d'argile s'effectue lentement et avec précision pour ne pas faire de bavures.

On laisse sécher le dessin, puis on lave le tissu pour apprécier le résultat.

On procède de la même façon pour la deuxième couche. C'est-à-dire qu'après avoir lavé et séché le tissu, on le replonge dans le fixateur et on le sèche à nouveau avant d'appliquer la deuxième couche de terre pour intensifier la teinte noire du dessin.

Après avoir passé ces deux couches, on procède à la coloration des surfaces de tissu qui sont restées jaunes (couleur galama) aux couleurs de son choix. 

On sèche et lave à nouveau le tissu pour obtenir le résultat désiré.

 

Le dessin avec le fixateur sur tissu blanc.

Cette méthode de travail est plus rarement utilisée. Elle consiste à garder la couleur naturelle du tissu. On trace alors une première fois les motifs avec le fixateur à l'aide d'un pinceau, puis après le lavage on applique la boue. On recommence ainsi les deux opérations autant de fois que nécessaire pour obtenir le dessin de couleur sur le tissu vierge.